lundi 25 mai 2015

La tête haute

L'ouverture du festival de Cannes, rien de moins, pour ce film magistral, de Emmanuelle Bercot. Une grande claque émotionnelle grâce en particulier à l'acteur principal, le jeune Rod Paradot (premier film sur un casting sauvage) qui emplit l'écran d'une bouleversante vérité.

Le coeur de l'histoire est la souffrance du tout petit, puis plus grand Malony, mal né d'une mère trop jeune, sans père et qui suit le chemin traçé par la société de la petite délinquance. Un enfant mal aimé, pris en charge très tôt par les services sociaux puis sous contrôle judiciaire de foyer en maison de redressement. 

Mais autour de lui se tisse un système d'aide, et de contrôle, grâce à l'humanité du juge et des éducateurs, qui lui accordent leur confiance et en cela lui donnent l'espoir et la force de devenir un autre. Les scènes dans le bureau de Madame la Juge (Catherine Deneuve, extraordinaire), sont feutrées, pleines d'une autorité naturelle et bienveillante, dans le dialogue et le respect. 
Cela tranche avec la violence et le désordre de la vie dans les centres de jeunes, remplis de haine et d'ignorance.

Et parfois, apparaît la mère, personnage fantasque, incapable et immature, mais que Malony aime de l'amour inconditionnel d'un petit enfant en manque. Il est "l'enfant sauvage qui a poussé comme une herbe folle", ne connait que la violence et la peur. Jusqu'à sa rencontre avec une autre jeune fille, Tess, qui va l'apprivoiser comme un petit animal sauvage.

Chaque scène de ce film est posée, pensée, intelligente et amène à la suivante, tel un tissage long et patient. Bien sûr pas de happy end pour ce film, mais on aperçoit un peu de lumière au bout de la route de Malony.
Un film remarquable de justesse, à voir absolument !




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