vendredi 10 juin 2016

Julieta de Almodovar

Une belle découverte pour moi avec le dernier film de Pedro Almodovar, que je ne connais que très peu malgré sa filmographie bien fournie.

Julieta est une histoire forte d'une femme qui "perd" sa fille. Le cinéaste ne choisit pas d'argumenter ce débat qui nous expliquerait comment une jeune fille peut être détournée complètement par une "secte", et faire sa vie sans plus aucun lien avec ses parents et sa vie antérieure. Il pose juste cette absence comme un trou noir pour Julieta, sa mère abandonnée du jour au lendemain par sa fille Ava partie en "vacances".

Julieta à 30 ans (Adriana Ugarte)
La moitié du film retrace l'enfance choyée de Ava entre ses parents très aimants, et au milieu d'une vie simple. Petit à petit, l'adolescente s'éloigne mais semble malgré tout très proche de sa mère, peut être un peu trop protectrice. Une histoire assez normale, où pointent parfois quelques effets dramatiques (ambiance, plan, musique...), laissant imaginer davantage de suspens qu'il n'y en a réellement. Le réalisateur a-t-il souhaité avec ces plans à la Hitchcock soutenir le drame qui allait exploser.. pour moi cela n'ajoute rien à l'histoire, si ce n'est une pointe de détachement assez surprenante.

L'autre partie du film tourne autour du désespoir et de l'attente insondable de Julieta qui ne peut pas accepter la disparition de sa fille. Le visage triste, elle survit dans Madrid et laisse sa vie lui échapper, toute à l'attente. Et seule. Ne pouvant partager son drame avec personne, ce qui renforce d'autant plus sa souffrance et l'indicible tristesse qu'elle dégage.

Je ne raconterai pas la fin, mais ce film m'a touché, je pense tout particulièrement par cette relation entre mère et fille et cette absence tellement violente, davantage même qu'un décès dont on peut faire le deuil. Beaucoup d'émotion dans ce film, et beaucoup de belles images avec un rendu "très espagnol" aussi, et la griffe d'Almodovar dont j'ai hâte de découvrir d'autres films !



mardi 24 mai 2016

Café Society

Woody Allen nous plonge dans l'Amérique des années 30, au son du Jazz new-yorkais et dans une atmosphère hollywoodienne. Sur une trame romantique d'un garçon maladroit amoureux d'une belle jeune femme qui en choisira un autre, plus établi et plus riche, on s'ennuierait presque. Sans surprise, l'amourette se construit sur de belles images léchées et de belles tenues chic. Et s'achève sur un rebondissement sans bruit et trop convenu, même pas amusant.

A Hollywood, on traite le business à coup de téléphone et de soirées mondaines, et le producteur a les atouts pour séduire une jeunette. Sa toute petite culpabilité face à sa formidable épouse, depuis 25 ans, n'est pas longtemps crédible, et ce personnage n'apporte pas beaucoup de profondeur à l'histoire.

A New-York, le frère "gangster" règle ses affaires à coup de feu et de ciment... et gagne lui aussi la richesse et le succès dans cette période où la fête, la musique et les stars pavoisent au son du jazz. Ce frère prodige est un "parrain" qui protège toute la famille, les parents laborieux et la sœur au mari trop mièvre.. il apporte heureusement une mafieuse touche d'humour à ce film !

Quant aux protagonistes, dans le rôle du jeune niais, Jesse Eisenberg n'a pas beaucoup de charme, et malgré son évidente progression sociale, il reste bien pâle. La jolie Kristen Stewart a du talent et de beaux yeux, mais n'est pas bien convaincante dans son rôle de jeune idéaliste corrompue par le vieux producteur !

Malgré ces critiques, j'ai bien aimé ce film. Parce que j'aime l'ambiance, les plans et les gestuelles, les dialogues rapides et bavards, les robes superbes, les filles magnifiques (et surtout Blake Lively) et ce champagne qui coule à flot et nous transporte à cette belle époque où les gangster avaient un charme fou !





vendredi 20 mai 2016

Plongée en cuisine

J'ai eu la chance, invitée par mon amie Sophie de Turbigo-Gourmandises, de participer à un atelier de cuisine pour blogueuses !

J'ai donc pénétré comme une petite souris dans le royaume des blogueuses culinaires, invitées par une marque de rondelles en caoutchouc pour bocal, Hutchinson-rondelle.fr. Ces reines de la bloggosphère dont les posts sont suivis par des milliers de followers, forment une communauté de passionnées de cuisine, très sollicitées par les marques qui y font des opérations de marketing très tendances !

J'étais un peu impressionnée en arrivant (en retard, cause d'horaires de bureau), mais leur accueil a été super chaleureux et généreux ! Tablier attaché, mains lavées et hop, me voici une cuillère dans la main à remuer quelques kilos de Rissotto à l'encre de seiche doucement et fermement, sous l'œil bienveillant du Chef Cusinier !

Attention, on me rappelle gentiment que la cuisine est équipée en wifi pour pouvoir poster en direct une vidéo du riz qui gonfle dans son jus noir.. n'oublions pas le but de cette soirée : vendre la marque et son formidable esprit d'innovation de rondelles super pratiques ! Evidemment, je n'ai pas vraiment de blog de cuisine (le mien est réservé à la famille...) mais je m'empresse de sortir le téléphone/caméra pour faire comme tout le monde ! La scène est assez étrange quand les cuisinières se tranforment toutes en geek-paparazzi, absorbées sur leur mobile par leur publication...

Au fil de la soirée, ça rigole, ça "battle" en cuisine, ça s'échange des bons plans, ça parle bouffe bien entendu, ça piaille.. une cuisine pleine de filles qui savent bien sûr faire 10 choses à la fois, même si parfois le gratin brûle un peu, le poulet attache à la casserole.. et qu'il faut aussi ranger, laver, nettoyer.. comme à la maison ! Ah j'oublie, on avait 2 garçons (non bloggeur), et surprise.. le Chef était un homme ! No comment...

Pour finir, nos présentations en bocal étaient très réussies, délicieuses et vraiment c'est joli et pratique ! Je pourrais utiliser ces bocaux pour recevoir dans un premier temps, et peut-être faire  un peu de stérilisation aussi : ma grand mère faisait des bocaux de cerises, eh bien moi je ferai du Rissoto en Boco : il parait que c'est un nouveau concept gastronomique et rapide !

Je suis repartie épuisée mais boostée de bonne humeur, de bons conseils du chef, de bonnes recettes, et de beaux cadeaux (dans mon tote bag : mon Rissoto, mon Fenouil/poire/féta.. et de bons petits produits gourmets) !
Alors merci mille fois à toutes ces blogueuses, c'est bon pour ma santé !


samedi 30 avril 2016

d'un mail à l'autre


"Et je danse aussi", un livre de Anne Laure Bondoux, est un roman "épistolaire", qui troque le papier pour l'écran, et la plume par le clavier.. mais cela reste un échange de correspondances, quelque soit le mode d'acheminement.

J'adore ce style de roman, ou l'on découvre les personnages à travers ce qu'ils disent (ou ne veulent pas dire d'ailleurs), et où tout se découvre au fil de la conversation. La vie de chacun des 2 antagonistes se croise bien entendu tout au long, mais le suspens est bien mené et leurs mystères plein de rebondissement ! Je vous en conseille la lecture, c'est un moment charmant et plein de finesse !


Cela m'amuse de faire un parallèle avec les sites de rencontre, où tout commence aussi par un échange de mail. Bien entendu, je doute fort qu'il y ait beaucoup d'histoires d'amour qui commence par de telles conversations, avec tant de richesse et de qualité d'expressions.. mais pourquoi pas finalement ? On peut se cacher derrière un écran pour se dévoiler doucement, n'est ce pas là une belle façon de découvrir l'autre, ou bien est-ce une façon de s'inventer une vie plus jolie ? Je crois que l'écriture est une source extraordinaire d'imagination, d'émotion et d'intimité.

Dans tous ces romans épistolaires, la fin tend vers une rencontre physique... Mais à quel moment faut il mettre un visage sur les mots ? Et l'apparence est-elle vraiment le reflet de cet esprit qu'on croit connaître par ses mots écrits ? Mais l'humain est chair et l'esprit se nourrit aussi des 5 sens de la vie : le toucher, la vue, l'odorat, l'ouïe et le goût !

Enfin, en conclusion, ce dont je suis certaine, c'est que j'adore écrire et lire ! Pour la vie !

vendredi 29 avril 2016

Albert MARQUET

A l'occasion de l'exposition au Musée d'Art Moderne, j'ai découvert ce peintre post-impressionniste, et beaucoup aimé ses œuvres. Il ne me semble pas qu'il ait eu la notoriété qu'il mérite, mais c'est un vrai coup de cœur !
(en plus ce musée est bien agréable, avec des belles salles claires et spacieuses)

Son travail sur la lumière est magnifique, que ce soit sur la mer ou sur la neige, ou encore ses vues de Paris, dont ma préférée est celle en été ! A la manière de Monet, il multiplie les mêmes vues, sous des heures et des saisons différentes.
Il travaille les reflets différemment des impressionnistes, privilégiant un reflet identique, et non pas "brouillé". Sa vue de Paris la nuit est pleine de couleurs et de magie.

Comme souvent en peinture, ses tableaux s'apprécient avec un peu de recul, car le trait est parfois un peu grossier, à mon goût, mais avec une touche assez moderne.
Tout est harmonie, parfaitement posé, lumineux.

 

mardi 29 mars 2016

Rosalie Blum

Un joli film, plein de fantaisie grâce à un casting réussi et une histoire en puzzle, dans une petite ville de province où une rencontre entre trois âmes seules se transforme en jeu de cache-cache.

Les 3 personnages principaux du cœur de l'histoire sont tous un peu perdus et sans perspectives. Chacun réfugié dans son logement, à l'image de sa vie. Désordre artistique de la colocation pour Aude la plus jeune, vieil appartement familial et vieux magasin de Coiffure pour Vincent, et enfin une maisonnette tout au fond de la campagne pour Rosalie.. chacun y cache ses échecs et son mal-être.

Au fur et à mesure du film les personnages se redressent et se transforment jusqu'à cette soirée de réveillon pleine de chants, de lumière et de bonheur. Aude (Alice Isaak, au joli minois) sort de ses gros pulls pour de jolies robes, Rosalie (Noémie Lvovski, parfaite) change de tête et sourit, et même Vincent (Kyan Khojandi, anciennement "bref") fait sa petite révolution personnelle...

Les nombreux personnages secondaires apportent leur fantaisie à ce noyau, que ce soit les amies, le cousin, le colocataire ou même la vieille mère folle ! Chacun a ce petit grain de folie contagieux qui transforme cette histoire en une Aventure pleine de suspense !

La construction en 3 points de vue -Vincent, puis Aude, puis Rosalie-.. apporte beaucoup de légèreté et d'humour.

La fin du film est pleine de grands espaces et de lumières, joli dénouement de cet écheveau de trajectoires croisées.

J'ai beaucoup souri et aimé ce film, original et plein de bons sentiments et de bonne humeur !